
Dis moi ce que tu jettes, je te dirai ce que je ramasse
photographie et création sonore
Equipe : Anne-Cécile Paredes et Johann Mazé
A l’invitation des Archives de Bordeaux Métropole nous sommes allé.e.s à la rencontre des éboueurs et des éboueuses de ce territoire. Tout un monde.
Celles et ceux qui parcourent la ville tard dans la nuit et au petit matin. Ils ramassent, portent, collectent les rebus des autres. Leurs corps devenus robustes mais marqués par l’effort, leurs corps éveillés malgré la fatigue accumulée.
La tournée commence par l’appel, à 5h ou à 21h, à l’heure dite ils filent. Leurs gestes sont précis, rapides, presque ils dansent. Un ballet contemporain saccadé, rythmé dont le corps a les habitudes. Ils savent tourner, s’arrêter, reprendre, soulever, se courber et recommencer. Ils se repèrent dans la ville, leur corps connaissent la carte précise des bacs, où on jette, où on laisse, on abandonne. Ils voient nos vies en creux, les bijoux de mamie que l’on ne gardera pas, le magret périmé encore emballé, le pied de lampe tordu ou cassé, les jouets des enfants qui ont grandit, l’aspirateur que l’on a renoncé à réparer.
Ils forment un corps, des anciens et des plus jeunes. Si la bonne humeur est présente au lever ou au coucher du soleil, la retraite se fait attendre, on meurt vite ici m’a-t-on dit. Ils travaillent en équipe, à l’ombre de nos vies. Ils ont le pouvoir de celles et ceux qui servent les autres. S’ils arrêtent, c’est notre enfer.
Cet ensemble de photographies, de vidéos et de pièces sonores donnent la parole à ces travailleurs et travailleuses de l’ombre, qui par un changement de temporalité, de rythme ou de point de vue font voir, non sans humour, un brin de beauté dans un monde sale.
Du 17 septembre au 29 mai 2026 aux Archives de Bordeaux Métropole.
Pour écouter :Pièces sonores de Johann Mazé
Créations
Dates
Lieux
Informations
-
Dis moi ce que tu jettes, je te dirai ce que je ramasse
Du 17 septembre au 29 mai
Les Archives de Bordeaux Métropole
Audio/Vidéo
Extrait de : » Tout ce qui se trouve dans une maison »
Anne Cécile Paredes et Johann Mazé