
Vernis, récits d’ongles et de vies
recherche
CONTEXTE ET RÉCIPROCITÉ
Pourquoi les personnes qui rencontrent des artistes leur confient leurs récits ? Qu’est-ce qu’ils y trouvent ? La question de la réciprocité de pratiques artistiques collaboratives est au cœur des interrogations de la compagnie. Quel geste peut-on offrir à l’autre pour ouvrir un espace d‘échange ? Est-ce que ce geste ne devrait pas être un don au sens philosophique du terme ? Est ce que ce geste peut aller au-delà de la pratique artistique pour devenir un geste social, un geste politique ? Est-ce que la gratuité de ce geste ne permet pas la création ?
Chaque création de la compagnie est le résultat d’une longue période de recherche et d’action, qui prend la forme d’un atelier, d’une action en collaboration avec une structure sociale ou médico-sociale, d’une performance, d’un moment. Un travail à la lisière de l’art et de la sociologie. Cette période immersive est l’âme de la future création, la partie cachée de l’Iceberg. L’exigence de ce travail, est d’être toujours attentif à cette démarche pour qu’elle concerne l’autre, qu’il en soit le bénéficiaire et mettre en oeuvre une relation où la réciprocité est la garantie de la justesse de la proposition artistique.
Nous souhaiterions à partir de 2026 aller à la rencontre de personnes en situation de prostitution. Pour cela tout au long de 2026 nous souhaitons aller à la rencontre de trois associations bordelaises qui agissent à l’échelle du département. L’association Ruelle, le CEID et POPY’S. Eprouver à leurs côtés le projet, l’ajuster, le confronter à la réalité du terrain.
Nous souhaiterions aussi impliquer un ou une chercheuse en sciences sociales dans ce premier temps.
PRÉALABLE
En 2018, Anne Cécile Paredes a rencontré pour la première fois des personnes en situation de prostitution au travers d’un projet qui se nommait : DE L’AUTRE CÔTÉ DU TROTTOIR ». DE L’AUTRE CÔTÉ DU TROTTOIR a été réalisé en collaboration avec l’association Ippo. Elle a eu la chance de faire des maraudes auprès des acteurs sociaux et de commencer à appréhender la complexité et la diversité des situations possibles. De ces rencontres est née une pièce photographique et sonore qui a été diffusée dans des festivals comme Chahuts mais aussi dans des collèges et lycées.
Presque 10 ans plus tard, l’artiste, metteur en scène de la compagnie souhaite renouveler cette rencontre.
PROTOCOLE DE RECHERCHE
En 2026, Anne Cécile Paredes souhaiterait bénéficier d’une formation de manucure pour proposer à des personnes en situation de prostitution un temps de discussion autour d’un soin des ongles.
Travailler à la fabrication d’un kit mobile qui lui permette de se déplacer dans l’espace public. Le soin est gratuit pour toutes et tous. La metteure en scène explique que nous sommes dans le cadre d’une future création de spectacle, mais que ce n’est pas obligatoire pour bénéficier du soin. Si la personne accepte, cette conversation est enregistrée de manière sonore et visuelle. Un plan fixe des mains est réalisé durant le soin.
A la fin de la première année, une micro série de vidéos serait réalisée, et un projet d’écriture du spectacle en cours. Nous souhaiterions poursuivre en 2027, en proposant cette intervention à un plus grand nombre de personnes. 2026 : expérimentation du dispositif. 2027 : poursuite des soins et écriture.